mardi 11 mars 2008

Le bureau

Le bureau de tourisme de la ville de Tanabe Kumano, est une nouvelle addition au système bureaucratique de la région. Tel que mentionné précédemment, la ville actuelle de Tanabe est un amalgame de 5 villes : Hongu, Oto, Nakahechi, Ryujin and Tanabe. En fait, les associations touristiques des 5 villes demeurent indépendantes, mais le bureau a été créé pour les chapeauter et pour promouvoir la nouvelle grande ville.
Le bureau offre donc des services d’information (collection et dissémination), de support, et s’occupe de la promotion internationale et du développement touristique de la nouvelle ville.
Concrètement, cela implique la création d’une banque de données unique, la création d’un site internet unique, traduit en anglais, coréen, chinois et bientôt, français. Cela implique aussi la mise sur pieds d’outils de support pour les gens de la région. Comme me l’expliquait Brad, les petits propriétaires d’un Ryokan japonais ne savent pas nécessairement ce que « recevoir des étrangers » implique. Pour un japonais, il va sans dire qu’en entrant dans une maison, on doit enlever ses souliers, mais pour les touristes étrangers, ce n’est pas si évident. Il est donc important de fournir aux clients les informations essentielles en anglais, et pas seulement traduire le titre du pamphlet. Cela paraît assez évident pour quelqu’un qui a déjà voyagé, mais pas pour quelqu’un qui n’a jamais eu à faire avec des étrangers.
Le bureau a donc mis sur pieds des séminaires et ateliers de communication pour tous les propriétaires d’auberges et d’hôtels de la ville. De plus, des ateliers ont été effectués avec les compagnies de transport en commun et les restaurants de la région sur l’importance d’avoir un minimum d’anglais pour pouvoir bien accueillir les touristes.
Tout cela est d’autant plus important que Tanabe, en tant qu’hôte du prochain congrès international d’Aikido cet automne, attend plus de 400 visiteurs de partout dans le monde!
En plus de tout ça, le bureau s’occupe de faire la traduction des menus et de l’information en anglais, et s’occupe d’organiser des visites de la région pour la presse et des agents touristiques européens.
Bref…… beaucoup de travail!

lundi 10 mars 2008

Yatagarasu

Petite légende pour passer le temps.
Le symbole de la région du Kumano est une corneille à trois pattes nommée « Yatagarasu ». Cette corneille mesurait 8 Ta* d’où son nom : Ya (8) ta (unité de mesure) garasu (corneille).
La légende veut que Yatagarasu était le messager des dieux qui guida le premier empereur, Jimmu Tenno, à travers les terres sacrées du Kumano afin qu’il puisse livrer bataille à Kyoto. Jimmu Tenno remporta la bataille et créa ainsi la première nation japonaise.
Yatagarasu est donc une partie importante du folklore et de la religion japonaise. Une autre histoire à son sujet raconte que Yatagarasu avait à l’origine 4 pattes et le chien, 3. Le chien demanda aux dieux s’il pouvait aussi avoir 4 pattes, étant donné qu’il trouvait plutôt difficile de marcher avec seulement 3. Les dieux prirent alors une patte de la corneille pour la donner au chien. On peut encore reconnaître la patte que le chien a reçu des dieux : c’est celle qu’il lève lorsqu’il urine afin de ne pas la mouiller.
*unité de mesure un peu imprécise : certains disent qu’un Ta est la longueur d’une main ouverte, du pouce au petit doigt, d’autres disent que c’est la longueur du bout des doigts de la mains droites au bout des doigts de la main gauche… bref, une grosse corneille.

samedi 8 mars 2008

Bye bye Bu-cho

Hier soir, nous avions un souper d’au revoir pour notre Bu-cho, le chef de division de la ville de Tanabe en charge du tourisme des sports, etc. , qui part à sa retraite à la fin du mois.
J’ai été un peu surprise de voir que le soubetsukai (party d’au revoir) est aussi un peu ritualisé. Les invités arrivent et s’installent, tous plus ou moins calmes et silencieux. Lorsque le Bu-cho arrive, l’un d’entre eux se lève pour dire le mot de bienvenue et passer la parole à un des sous-chef. Celui-ci fait un discours très poli sur les accomplissements du bu-cho, et puis passe la parole à un autre sous-chef qui fait un autre discours. Enfin, Bu-cho fait lui aussi un discours en remerciant tout le monde d’être présent. Il se voit ensuite remettre des fleurs, et s’ensuit une séance de photo.
Avant que tout le monde ne se rassoit, on honore une dernière fois le Bu-cho de « BANZAI, BANZAI, BANZAI » et d’un toast – «KAMPAI! » qui marque la fin de ce rituel statique et le début du « party » en tant que tel.
Les convives sont immédiatement plus relax après avoir levés leur verre – ils sont maintenant libres de boire et de manger. Et quelle table! Le plat principal était du Fugu – délicieux poisson dont le foie est rempli de poison mortel pour l’homme, et qui doit être apprêté avec soin. Ce poisson est un met prisé partout au Japon - nous en avons mangé en sashimi (cru) et en nabe (cuit en ragoût avec des légumes et nouilles). C’était excellent!
De plus, la boisson coulait à flot et après quelques minutes, tous les convives changeaient de place pour aller discuter avec tel ou tel autre individu. Plus tard dans la soirée, Bu-cho se lève, et tout le monde cesse instantanément de parler et se lève aussi. Tous tapent une fois dans leurs mains pour marquer la fin du repas.
Bu-cho quitte le premier mais Urano-san a vite fait de rappeler à tous les autres qu’il n’est en fait que 10 h 30. C’est donc l’heure d’aller au second party!
Brad mentionne que Bu-cho est probablement allé à son petit bar préféré (minuscule petit bistro/bar/karaoke où vont seulement les habitués). Tous les convives déambulent jusqu’au bar en question, où nous retrouvons effectivement le Bu-cho, devant une bière, à écouter un groupe de petites dames chanter du Enka au karaoke. Le reste de la soirée a été un mélange de karaoke, de Urano-san pratiquant son français, et de boisson. J’ai moi aussi eu la chance de faire un brin de karaoke! YAY!! :D



















Il semble y avoir une certaine compulsion chez mes collègues à mettre leurs baguettes dans leur nez...



Ça, c'est la tête que fait mon patron lorsqu'il essaie de parler français....

jeudi 6 mars 2008

TV staaaaaar

Ah oui, les clémentines m’ont fait oublier que j’ai aussi eu un interview live à la télé locale hier. (*;*)
Les gens de la région sont vraiment heureux à l’idée d’accueillir plus d’étrangers dans leurs villes et villages. Ils sont tout à fait excités de pouvoir fournir de l’information en français (ce pourquoi je suis là), spécialement en vue du congrès international d’Aikido qui se tient à Tanabe cette année et qui attirera beaucoup de Français (l’Aikido est très populaire en France), et de visiteurs d’autres nationalités. Qui plus est, le fondateur de l’Aikido, Ueshiba Morihei, est natif de la région.
Incidemment, cette année c’est l’anniversaire de 150 ans de relations entre le Japon et la France. Bref, toutes de bonnes raisons de décrire cette superbe région dans une nouvelle langue. ;)
http://aikido-international.org/index.php

mercredi 5 mars 2008

Cueillir des clémentines

La culture japonaise est souvent vue comme étant une culture de conformité, ou tous doivent suivre les normes. Ceci peut être vrai jusqu’à un certain point, mais comme tout stéréotype, il faut savoir nuancer.
Au Japon, on a qu’à voyager un peu hors de chez soi pour réaliser que chaque région aspire à montrer sa diversité de la manière la plus flagrante possible. Par exemple, on reconnaît bien les gens du Kansai (région de Kyoto et Osaka) à leur accent, mais même une petite ville comme Tanabe a son propre accent.
En fait, pour moi, ce qui décrit le mieux cette diversité c’est la nourriture. Chaque région est reconnue pour l’un ou l’autre de ses produits régional : à Satsuma, ce sont les pommes de terre sucrées (satsuma imo), à Nagano c’est le riz, à Osaka ce sont les tako yaki, et à Wakayama ce sont les ume et les mikan.
Présentement, nous sommes en période de fleuraison : tous les arbres ume sont en fleurs. Comme c’est une région extrêmement montagneuse, toutes les cultures sont en étages, à flanc de montagne – imaginez le résultat : des montagnes entières en fleur! Ça c’est un effet carte postale garantie!
Les ume sont en fait de petits abricots très sûres que l’on a tendance à nommer « prunes japonaises ». Les ume font partie de l’alimentation courante, et donc sont consommés en grandes quantités. On en fait même une boisson alcoolisée, le umeshu (ma boisson préférée J). Cette région-ci produit apparemment plus de 50% des ume qui sont consommés par année au Japon.
De plus, entre les flancs de montagnes couverts de fleurs, il y a d’autres flancs de montagnes couverts d’oranges! C’est la saison des récoltes de clémentines et j’ai eu la chance aujourd’hui d’aller en cueillir quelques unes.

Akagi-san se matin m’a demandé si je voulais l’accompagner aller chercher des mikans pour la présentation à Osaka qu’ils ont cette fin de semaine. Pourquoi pas?
Nous sommes allées à environ 20min en voiture du bureau, chez un petit fermier. Il nous a montré son champ (après une escalade plutôt périlleuse de la montagne) où il y avait pas moins de 6 sortes de mikan différentes. Il nous a bien sûr fait goûter à chacune d’entre elle – toutes surprenaient par leur différence de goût. Le cultivateur nous a informé que dans la ville de Tanabe seulement, près de 60 sortes de clémentines différentes sont cultivées. Certaines sont tellement rares et bonnes qu’elles se vendent pour plus de 1000 yen (10$) chacune à Tokyo.
Ça a été très instructif comme sortie! Et aussi très bon! Dommage que c’était juste avant le lunch... plus faim.


mardi 4 mars 2008

Premier pèlerinage - FAM Trip 2 & 3 mars















Dimanche et lundi, j'ai participé à un petit tour de promotion de la région, organisé pour des agents de voyages français. Étant donné la nature de ce tour promotionnel, nous nous sommes principalement intéressés aux Ryokan (auberge traditionnelle japonaise), hôtels et Minshuku (plus petite auberge qui ne sert pas les repas aux chambres) près des attractions touristiques de la région. J'ai tout de même pu visiter (rapidement) quelques lieux de cultes qui font la renommée de cette région : Kumano Sanzan et le Kumano Kodo.
Expliquer cette région n'est pas chose facile - il suffit de dire qu'elle peut se vanter de plus de 1800 ans d'histoire en tant que plateforme religieuse et culturelle du Japon. Les marques de cette histoire parcourent la péninsule de Kii en autant de chemins de pèlerinage sacrés, de sanctuaires et de temples. La religion ici est tellement présente dans tous les boisés, les rochers, les flancs de montagnes, qu'elle se vit plus qu'elle ne se pratique. En fait, la région de Kumano est un amalgame culturel qui ne se retrouve nulle part ailleurs au Japon. Je ferai donc mon mieux pour donner l'explication la plus juste possible ici.

J'ai appris beaucoup d'ailleurs pendant ce petit voyage avec les agents français. À la base, la région a trois sites sacrés :
1- Koyasan
2- Yoshino & Omine
3- Kumano Sanzan

Le bureau de tourisme de Tanabe s'occupe de la promotion de Kumano Sanzan et de la région de Kumao, incluant une grande partie des chemins de pèlerinage de Kumano Kodo. C'est un peu compliqué, mais en gros, la ville de Tanabe étant très étendue, elle couvre une partie des sites sacrés de la région et fait la promotion du tout.

En résumé:
Kumano : ancien nom de la région qui s'étend au sud de la péninsule de Kii (maintenant, plusieurs villes se trouve sur l'ancien territoire de cette région, dont Tanabe)
Kumano Sanzan : 3 sanctuaires sacrés - Hongu Taisha, Hayatama Taisha, Nachi Taicha - de fusion Shinto et Bouddhiste.
Kumano Kodo : réseau de routes/pistes/chemins dans les montagnes qui relie les sites sacrés de la région - non seulement Kumano Sanzan, mais aussi Koyasan, Ise-jingu, etc - et qui jadis allaient jusqu'à Osaka et Kyoto.

Avec les agents, nous avons brièvement visité les sites de Kumano Sanzan et marché une courte portion de Kumano Kodo. J'inclus ici quelques photos pour mettre dans le contexte... :)
(cliquez sur les photos pour voir en plus gros format).























































Oui - la dernière, c'est notre groupe en kimono de la période Heian (794-1185) - je suis en avant à gauche.