samedi 8 mars 2008

Bye bye Bu-cho

Hier soir, nous avions un souper d’au revoir pour notre Bu-cho, le chef de division de la ville de Tanabe en charge du tourisme des sports, etc. , qui part à sa retraite à la fin du mois.
J’ai été un peu surprise de voir que le soubetsukai (party d’au revoir) est aussi un peu ritualisé. Les invités arrivent et s’installent, tous plus ou moins calmes et silencieux. Lorsque le Bu-cho arrive, l’un d’entre eux se lève pour dire le mot de bienvenue et passer la parole à un des sous-chef. Celui-ci fait un discours très poli sur les accomplissements du bu-cho, et puis passe la parole à un autre sous-chef qui fait un autre discours. Enfin, Bu-cho fait lui aussi un discours en remerciant tout le monde d’être présent. Il se voit ensuite remettre des fleurs, et s’ensuit une séance de photo.
Avant que tout le monde ne se rassoit, on honore une dernière fois le Bu-cho de « BANZAI, BANZAI, BANZAI » et d’un toast – «KAMPAI! » qui marque la fin de ce rituel statique et le début du « party » en tant que tel.
Les convives sont immédiatement plus relax après avoir levés leur verre – ils sont maintenant libres de boire et de manger. Et quelle table! Le plat principal était du Fugu – délicieux poisson dont le foie est rempli de poison mortel pour l’homme, et qui doit être apprêté avec soin. Ce poisson est un met prisé partout au Japon - nous en avons mangé en sashimi (cru) et en nabe (cuit en ragoût avec des légumes et nouilles). C’était excellent!
De plus, la boisson coulait à flot et après quelques minutes, tous les convives changeaient de place pour aller discuter avec tel ou tel autre individu. Plus tard dans la soirée, Bu-cho se lève, et tout le monde cesse instantanément de parler et se lève aussi. Tous tapent une fois dans leurs mains pour marquer la fin du repas.
Bu-cho quitte le premier mais Urano-san a vite fait de rappeler à tous les autres qu’il n’est en fait que 10 h 30. C’est donc l’heure d’aller au second party!
Brad mentionne que Bu-cho est probablement allé à son petit bar préféré (minuscule petit bistro/bar/karaoke où vont seulement les habitués). Tous les convives déambulent jusqu’au bar en question, où nous retrouvons effectivement le Bu-cho, devant une bière, à écouter un groupe de petites dames chanter du Enka au karaoke. Le reste de la soirée a été un mélange de karaoke, de Urano-san pratiquant son français, et de boisson. J’ai moi aussi eu la chance de faire un brin de karaoke! YAY!! :D



















Il semble y avoir une certaine compulsion chez mes collègues à mettre leurs baguettes dans leur nez...



Ça, c'est la tête que fait mon patron lorsqu'il essaie de parler français....

jeudi 6 mars 2008

TV staaaaaar

Ah oui, les clémentines m’ont fait oublier que j’ai aussi eu un interview live à la télé locale hier. (*;*)
Les gens de la région sont vraiment heureux à l’idée d’accueillir plus d’étrangers dans leurs villes et villages. Ils sont tout à fait excités de pouvoir fournir de l’information en français (ce pourquoi je suis là), spécialement en vue du congrès international d’Aikido qui se tient à Tanabe cette année et qui attirera beaucoup de Français (l’Aikido est très populaire en France), et de visiteurs d’autres nationalités. Qui plus est, le fondateur de l’Aikido, Ueshiba Morihei, est natif de la région.
Incidemment, cette année c’est l’anniversaire de 150 ans de relations entre le Japon et la France. Bref, toutes de bonnes raisons de décrire cette superbe région dans une nouvelle langue. ;)
http://aikido-international.org/index.php

mercredi 5 mars 2008

Cueillir des clémentines

La culture japonaise est souvent vue comme étant une culture de conformité, ou tous doivent suivre les normes. Ceci peut être vrai jusqu’à un certain point, mais comme tout stéréotype, il faut savoir nuancer.
Au Japon, on a qu’à voyager un peu hors de chez soi pour réaliser que chaque région aspire à montrer sa diversité de la manière la plus flagrante possible. Par exemple, on reconnaît bien les gens du Kansai (région de Kyoto et Osaka) à leur accent, mais même une petite ville comme Tanabe a son propre accent.
En fait, pour moi, ce qui décrit le mieux cette diversité c’est la nourriture. Chaque région est reconnue pour l’un ou l’autre de ses produits régional : à Satsuma, ce sont les pommes de terre sucrées (satsuma imo), à Nagano c’est le riz, à Osaka ce sont les tako yaki, et à Wakayama ce sont les ume et les mikan.
Présentement, nous sommes en période de fleuraison : tous les arbres ume sont en fleurs. Comme c’est une région extrêmement montagneuse, toutes les cultures sont en étages, à flanc de montagne – imaginez le résultat : des montagnes entières en fleur! Ça c’est un effet carte postale garantie!
Les ume sont en fait de petits abricots très sûres que l’on a tendance à nommer « prunes japonaises ». Les ume font partie de l’alimentation courante, et donc sont consommés en grandes quantités. On en fait même une boisson alcoolisée, le umeshu (ma boisson préférée J). Cette région-ci produit apparemment plus de 50% des ume qui sont consommés par année au Japon.
De plus, entre les flancs de montagnes couverts de fleurs, il y a d’autres flancs de montagnes couverts d’oranges! C’est la saison des récoltes de clémentines et j’ai eu la chance aujourd’hui d’aller en cueillir quelques unes.

Akagi-san se matin m’a demandé si je voulais l’accompagner aller chercher des mikans pour la présentation à Osaka qu’ils ont cette fin de semaine. Pourquoi pas?
Nous sommes allées à environ 20min en voiture du bureau, chez un petit fermier. Il nous a montré son champ (après une escalade plutôt périlleuse de la montagne) où il y avait pas moins de 6 sortes de mikan différentes. Il nous a bien sûr fait goûter à chacune d’entre elle – toutes surprenaient par leur différence de goût. Le cultivateur nous a informé que dans la ville de Tanabe seulement, près de 60 sortes de clémentines différentes sont cultivées. Certaines sont tellement rares et bonnes qu’elles se vendent pour plus de 1000 yen (10$) chacune à Tokyo.
Ça a été très instructif comme sortie! Et aussi très bon! Dommage que c’était juste avant le lunch... plus faim.


mardi 4 mars 2008

Premier pèlerinage - FAM Trip 2 & 3 mars















Dimanche et lundi, j'ai participé à un petit tour de promotion de la région, organisé pour des agents de voyages français. Étant donné la nature de ce tour promotionnel, nous nous sommes principalement intéressés aux Ryokan (auberge traditionnelle japonaise), hôtels et Minshuku (plus petite auberge qui ne sert pas les repas aux chambres) près des attractions touristiques de la région. J'ai tout de même pu visiter (rapidement) quelques lieux de cultes qui font la renommée de cette région : Kumano Sanzan et le Kumano Kodo.
Expliquer cette région n'est pas chose facile - il suffit de dire qu'elle peut se vanter de plus de 1800 ans d'histoire en tant que plateforme religieuse et culturelle du Japon. Les marques de cette histoire parcourent la péninsule de Kii en autant de chemins de pèlerinage sacrés, de sanctuaires et de temples. La religion ici est tellement présente dans tous les boisés, les rochers, les flancs de montagnes, qu'elle se vit plus qu'elle ne se pratique. En fait, la région de Kumano est un amalgame culturel qui ne se retrouve nulle part ailleurs au Japon. Je ferai donc mon mieux pour donner l'explication la plus juste possible ici.

J'ai appris beaucoup d'ailleurs pendant ce petit voyage avec les agents français. À la base, la région a trois sites sacrés :
1- Koyasan
2- Yoshino & Omine
3- Kumano Sanzan

Le bureau de tourisme de Tanabe s'occupe de la promotion de Kumano Sanzan et de la région de Kumao, incluant une grande partie des chemins de pèlerinage de Kumano Kodo. C'est un peu compliqué, mais en gros, la ville de Tanabe étant très étendue, elle couvre une partie des sites sacrés de la région et fait la promotion du tout.

En résumé:
Kumano : ancien nom de la région qui s'étend au sud de la péninsule de Kii (maintenant, plusieurs villes se trouve sur l'ancien territoire de cette région, dont Tanabe)
Kumano Sanzan : 3 sanctuaires sacrés - Hongu Taisha, Hayatama Taisha, Nachi Taicha - de fusion Shinto et Bouddhiste.
Kumano Kodo : réseau de routes/pistes/chemins dans les montagnes qui relie les sites sacrés de la région - non seulement Kumano Sanzan, mais aussi Koyasan, Ise-jingu, etc - et qui jadis allaient jusqu'à Osaka et Kyoto.

Avec les agents, nous avons brièvement visité les sites de Kumano Sanzan et marché une courte portion de Kumano Kodo. J'inclus ici quelques photos pour mettre dans le contexte... :)
(cliquez sur les photos pour voir en plus gros format).























































Oui - la dernière, c'est notre groupe en kimono de la période Heian (794-1185) - je suis en avant à gauche.